Je sais que malheureusement, beaucoup de personnes n'ont pas lu l'original Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll et que - par conséquent - ces mêmes personnes n'ont jamais lu De l'autre côté du miroir qui ressemble plus à un roman alternatif qu'à une vraie suite.
Maintenant, sachez que vous pouvez gratuitement lire en ligne Alice au Pays des Merveilles et De l'autre côté du miroir.
Mon passage préféré du roman est le chapitre 8 ~ Celui où apparaît Ace ! *^* ... Bon, non, juste le Cavalier Blanc ... puisque le Valet de C½ur n'a qu'un rôle mineur.
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Mon passage préféré du roman est le chapitre 8 ~ Celui où apparaît Ace ! *^* ... Bon, non, juste le Cavalier Blanc ... puisque le Valet de C½ur n'a qu'un rôle mineur.
" À ce moment, elle [Alice] fut interrompue dans ses réflexions par un grand cri de : « Holà ! Holà ! Échec ! », et un Cavalier recouvert d'une armure cramoisie arriva droit sur elle au galop, en brandissant un gros gourdin. Juste au moment où il allait l'atteindre, le cheval s'arrêta brusquement.
– Tu es ma prisonnière ! cria le Cavalier, en dégringolant à bas de sa monture.
Malgré son effroi et sa surprise, Alice eut plus peur pour lui que pour elle sur le moment, et elle le regarda avec une certaine anxiété tandis qu'il se remettait en selle. Dès qu'il fut confortablement assis, il commença à dire une deuxième fois : « Tu es ma pri... », mais il fut interrompu par une autre voix qui criait : « Holà ! Holà ! Échec ! » et Alice, assez surprise, se retourna pour voir qui était ce nouvel ennemi.

Cette fois-ci, c'était un Cavalier Blanc. Il s'arrêta tout près d'Alice, et dégringola de son cheval exactement comme le Cavalier Rouge ; puis, il se remit en selle, et les deux Cavaliers restèrent à se dévisager sans mot dire, tandis qu'Alice les regardait tour à tour d'un air effaré.
– C'est ma prisonnière à moi, ne l'oublie pas ! déclara enfin le Cavalier Rouge. – D'accord ; mais moi, je suis venu à son secours, et je l'ai délivrée ! répliqua le Cavalier Blanc.
– En ce cas nous allons nous battre pour savoir à qui elle sera, dit le Cavalier Rouge en prenant son casque (qui était pendu à sa selle et ressemblait assez à une tête de cheval) et en s'en coiffant.
– Naturellement, tu observeras les Règles du Combat ? demanda le Cavalier Blanc, en mettant son casque à son tour.
– Je n'y manque jamais, répondit le Cavalier Rouge.
Sur quoi, ils commencèrent à se cogner avec tant de fureur qu'Alice alla se réfugier derrière un arbre pour se mettre à l'abri des coups.
« Je me demande ce que les Règles du Combat peuvent bien être, pensait-elle, tout en avançant timidement la tête pour mieux voir la bataille. On dirait qu'il y a une Règle qui veut que si un Cavalier touche l'autre il le fait tomber de son cheval, et, s'il le manque, c'est lui-même qui dégringole ; on dirait aussi qu'il y a une autre règle qui veut qu'ils tiennent leur gourdin avec leur avant-bras, comme Guignol. Quel bruit ils font quand ils dégringolent sur un garde-feu ! Et ce que les chevaux sont calmes ! Ils les laissent monter et descendre exactement comme s'ils étaient des tables ! »
Une autre Règle du Combat, qu'Alice n'avait pas remarquée, semblait prescrire qu'ils devaient toujours tomber sur la tête, et c'est ainsi que la bataille prit fin : tous deux tombèrent sur la tête, côte à côte. Une fois relevés, ils se serrèrent la main ; puis le Cavalier Rouge enfourcha son cheval et partit au galop.
– J'ai remporté une glorieuse victoire, n'est-ce pas ? déclara le Cavalier Blanc, tout haletant, en s'approchant d'Alice.

– Je ne sais pas, répondit-elle d'un ton de doute. En tout cas, je ne veux être la prisonnière de personne. Je veux être la Reine.
– Tu le seras quand tu auras franchi le ruisseau suivant, promit le Cavalier Blanc. Je t'accompagnerai jusqu'à ce que tu sois sortie du bois ; après ça, vois-tu, il faudra que je m'en revienne. Mon coup ne va pas plus loin.
– Je vous remercie beaucoup, dit Alice. Puis-je vous aider à ôter votre casque ?
De toute évidence, il aurait été bien incapable de l'ôter tout seul ; et Alice eut beaucoup de mal à le retirer en le secouant de toutes ses forces.
– À présent, je respire un peu mieux, déclara le Cavalier, qui, après avoir rejeté à deux mains ses longs cheveux en arrière, tourna vers Alice son visage plein de bonté et ses grands yeux très doux.
La fillette pensa qu'elle n'avait jamais vu un soldat d'aspect aussi étrange. Il était revêtu d'une armure de fer blanc qui lui allait très mal, et il portait, attachée sens dessus dessous sur ses épaules, une bizarre boîte de bois blanc dont le couvercle pendait. Alice la regarda avec beaucoup de curiosité.
[...]
Pendant quelques minutes, elle continua à marcher en silence, réfléchissant à cette idée et s'arrêtant de temps à autre pour aider le pauvre Cavalier à remonter sur son cheval.
En vérité, c'était un bien piètre cavalier. Toutes les fois que le cheval s'arrêtait (ce qui arrivait très fréquemment), le Cavalier tombait en avant ; et toutes les fois que le cheval se remettait en marche (ce qu'il faisait avec beaucoup de brusquerie), le Cavalier tombait en arrière.
Ceci mis à part, il faisait route sans trop de mal, sauf que, de temps en temps, il tombait de côté ; et comme il tombait presque toujours du côté où se trouvait Alice, celle-ci comprit très vite qu'il valait mieux ne pas marcher trop près du cheval.

– Je crains que vous ne vous soyez pas beaucoup exercé à monter à cheval, se risqua-t-elle à dire, tout en le relevant après sa cinquième chute. À ces mots, le Cavalier prit un air très surpris et un peu blessé.
– Qu'est-ce qui te fait croire cela ? demanda-t-il, tandis qu'il regrimpait en selle en s'agrippant d'une main aux cheveux d'Alice pour s'empêcher de tomber de l'autre côté.
– C'est que les gens tombent un peu moins souvent que vous quand ils se sont exercés pendant longtemps.
– Je me suis exercé très longtemps, affirma le Cavalier d'un ton extrêmement sérieux, oui, très longtemps !
Alice ne trouva rien de mieux à répondre que : « Vraiment ? » mais elle le dit aussi sincèrement qu'elle le put. Sur ce, ils continuèrent à marcher en silence : le Cavalier, les yeux fermés, marmottait quelque chose entre ses dents, et Alice attendait anxieusement la prochaine chute.
– Le grand art en matière d'équitation, commença brusquement le Cavalier d'une voix forte, en faisant de grands gestes avec son bras droit, c'est de garder...
La phrase s'arrêta là aussi brusquement qu'elle avait commencé, et le Cavalier tomba lourdement la tête la première sur le sentier qu'Alice était en train de suivre. Cette fois, elle eut très peur, et demanda d'une voix anxieuse, tout en l'aidant à se relever :
– J'espère que vous ne vous êtes pas cassé quelque chose ?
– Rien qui vaille la peine d'en parler, répondit le Cavalier, comme s'il lui était tout à fait indifférent de se casser deux ou trois os. Comme je le disais, le grand art en matière d'équitation, c'est de... garder son équilibre. Comme ceci, vois-tu...
Il lâcha la bride, étendit les deux bras pour montrer à Alice ce qu'il voulait dire, et, cette fois, s'aplatit sur le dos juste sous les sabots du cheval.
– Je me suis exercé très longtemps ! répéta-t-il sans arrêt, pendant qu'Alice le remettait sur pied. Très, très longtemps !
– C'est vraiment trop ridicule ! s'écria la fillette perdant patience. Vous devriez avoir un cheval de bois monté sur roues !
– Est-ce que cette espèce de cheval marche sans secousses ? demanda le Cavalier d'un air très intéressé, tout en serrant à pleins bras le cou de sa monture, juste à temps pour s'empêcher de dégringoler une fois de plus.
– Ces chevaux-là marchent avec beaucoup moins de secousses qu'un cheval vivant, dit Alice, en laissant fuser un petit éclat de rire, malgré tout ce qu'elle put faire pour se retenir.
– Je m'en procurerai un, murmura le Cavalier d'un ton pensif. Un ou deux... et même plusieurs. "
[Le Cavalier propose à Alice de lui chanter une chanson.]

" Sur ces mots, il arrêta son cheval et laissa retomber la bride sur son cou ; puis, battant lentement la mesure d'une main, son visage doux et stupide éclairé par un léger sourire, il commença.
De tous les spectacles étranges qu'elle vit pendant son voyage à travers le Pays du Miroir, ce fut celui-là qu'Alice se rappela toujours le plus nettement. Plusieurs années plus tard, elle pouvait évoquer toute la scène comme si elle s'était passée la veille : les doux yeux bleus et le bon sourire du Cavalier... le soleil couchant qui donnait sur ses cheveux et brillait sur son armure dans un flamboiement de lumière éblouissante... le cheval qui avançait paisiblement, les rênes flottant sur son cou, en broutant l'herbe à ses pieds... les ombres profondes de la forêt à l'arrière-plan : tout cela se grava dans sa mémoire comme si c'eût été un tableau, tandis que, une main en abat-jour au-dessus de ses yeux, appuyée contre un arbre, elle regardait l'étrange couple formé par l'homme et la bête, en écoutant, comme en rêve, la musique mélancolique de la chanson. "
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